Les Tutsi font partie d’un groupe de peuples dits « kushites », essentiellement établis en Afrique de l’Est, depuis la corne de l’Afrique, jusque dans la région des Grands Lacs. Il s’agit là des limites de l’ancien empire de Kush (Tutsi = kushi), selon la Tradition du Kebré Neguest (« Gloire des Rois de l’Ethiopie»).

Originairement majoritaires dans toute cette partie du monde, les tutsi/kushi sont actuellement « minoritaires », en nombre, dans la région des grands lacs (notamment au Congo oriental, Rwanda et  Burundi), à la suite de  l’immigration massive des populations dites « bantoues », fuyant, au 15ème siècle, la partie ouest de l’Afrique sous la pression de la « traite des nègres », comme on a appelé ce honteux trafic.

Les Tutsi ont jadis protégé, avec un succès total, ces populations contre les razzias des arabes venus « récolter » des esclaves à vendre.

Les Tutsi, comme la plupart des autres populations kushites ont, au début, rejeté radicalement l’évangélisation missionnaire et la colonisation. Ils furent alors soumis à une sorte d’inquisition ; beaucoup y perdirent la vie. Au Rwanda et au Burundi, ils se retrouvèrent dans le giron de l’Empire allemand, à la suite de la Conférence de Berlin (1884-85) puis de la tutelle belge. On ne parvint pas à les convertir complètement en dépit du fait qu’on les épargna des aspects les plus durs de la colonisation : ils ne furent pas réquisitionnés pour les travaux forcés, sauf pour superviser ces derniers et leur autorité traditionnelle fut pour l’essentiel sauvegardée, dans un régime d’administration indirecte.

Les Tutsi gardèrent secrètement leurs croyances/pratiques hébraïques emmenées par une partie d’entre eux (a-Ben-yaRuguru = les fils du Nord) qui avaient fui, vers 1270, la partie Nord de Kush (l’actuelle Ethiopie), pour ne pas être obligés de se convertir au christianisme orthodoxe prôné par la cour impériale qui traitait comme des étrangers (Falachas) ceux qui refusaient la nouvelle religion emmenée en Abyssinie par des missionnaires greco-coptes au 1er siècle de l’ère commune.

Après avoir échoué dans  leur entreprise de conversion et le constat que « ces gens sont en fait des juifs, fils de Ham (hamites) », les missionnaires chrétiens cherchèrent, à partir des années 50, le moyen de résoudre la « question tutsi ». Les tutsi gardaient une influence considérable sur le reste de la population (hutu et twa) et constituaient donc un obstacle à la mission de l’Eglise. La solution fut trouvée : comme ils étaient numériquement minoritaires, il fallait inciter les populations bantoues numériquement majoritaires à les éliminer physiquement. Ce processus macabre a commencé en 1959, avec la bénédiction des autorités socio-chrétiennes belges, et a connu son paroxysme en 1993-94.

Actuellement, les Tutsi cherchent leur salut dans Techouvah, le retour à la judéité.