Kush accourt, les mains tendues vers D. (Ps.68, 32)

La philosophie de notre communauté est basée sur le principe biblique « la terre d’Israël est inaliénable à jamais » (Lévitique 25 :23). Appliqué à Kush, ce principe signifie que la terre des Tutsi  ne peut être cédée. Les peuples de Kush, travaillant solidairement, doivent retrouver la souveraineté sur l’ensemble de leurs terres, héritées de leurs pères. Ils ont vocation à y vivre en paix et y connaître la prospérité. Beth Kushi n’est pas une organisation politique. Elle vise la solidarité et le bien-être de tous les Tutsi  et de tous les juifs. Elle s’intéresse également au bien-être des autres peuples car ce qui est bon pour les Tutsi et les juifs doit être aussi bon pour les autres.

Les Tutsi, comme les juifs, sont régulièrement  persécutés uniquement pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils ont fait. La solidarité et l’action commune s’imposent. Beth Kushi appelle les Juifs et les Tutsi à la vigilance et à la solidarité, sans distinction de nationalité et de couleur politique. Les adversaires de nos idées continueront sans doute à dire que nous confortons les thèses des extrémistes hutus qui prétendent que les Tutsi sont des étrangers. Cette accusation n’a aucun fondement :


 

1° Beth Kushi soutient la thèse que les Tutsi étaient déjà présents dans nos régions du temps de la Reine de Saba (plus de 900 av. J.C.) alors que les 1ers Hutus n’y sont arrivés que 1500 ans plus tard, sous la pression de la traite des esclaves sur la côte ouest de l’Afrique.  Sophonie, fils de Kush se référait aux Tutsi quand il parlait, s’agissant des frontières sud de l’Empire de Kush, des tribus perdues, dont les peuples « dispersés au-delà des rivières dEthiopie” (Sophonie, 3,10).

2° Il était jadis impossible de s’installer dans nos régions sans posséder un troupeau de vaches (essayez d’installer un propriétaire de chèvres dans le parc Serengeti par ex. , à côté des lions, il  ne survivra  pas 2 jours) ; les Tutsi d’abord, puis les Hutu ensuite, se sont installés dans les éclaircies créées par les troupeaux de vache des Tutsi, d’où les nombreuses chansons pastorales rappelant que la terre appartient aux vaches (et donc à leurs propriétaires) : « kur-iyo misozi yose, harah’inka » (Nkeshimana Emmanuel), « ishamba rikwiy-inka » (chanson du Rwanda et du Burundi), « nah’inyambo » (chanson du côté de Kirundo/burundi). Contrairement à des thèses difficilement défendables, les Tutsi ont bel et bien une culture spécifique axée autour de la vie pastorale.

Ils ont leurs propres façons de parler, de manger, de boire du lait, de traiter les étrangers (respect sans soumission), de chanter (plutôt la vache que la houe), d’éduquer leurs enfants, de prier, etc. La communauté de langue avec les Hutu, dont ceux qui veulent l’assimilation totale des Tutsi font grand cas,  n’est qu’un aspect négligeable de la culture; un congolais reste différent d’un français même lorsqu’ils parlent tous les deux le français. Il est de notre devoir de protéger notre patrimoine culturel : promouvoir « Ukwivuga » (les Psaumes) et l’esprit élitiste (dans son sens spirituel et positif), restaurer nos puits (amariba), respecter nos règles alimentaires (« urarya ubuki, nturye amashitira » / kunena), porter le bâton chaque fois que c’est possible et approprié, porter le chapeau (habitude Tutsi depuis l’époque coloniale, en remplacement d’ « igitako »), etc.  Tout en respectant les autres, le Tutsi doit aussi être respecté pour ce qu’il est. Son identité propre doit respectée.

Il faut que cesse le mimétisme paroissial consistant notamment à niveler tous les phénomènes culturels vers le bas : comme on est soi-disant identique pendant la messe, on le reste après…

L’adhérant à Beth Kushi s’engage à respecter les obligations suivantes :

- Respecter le shabbat (et les fêtes juives et Tutsi);

- la promotion de la solidarité entre tous les tutsi et à l’égard d’Israël et des autres communautés juives ;

- entretenir la mémoire du génocide, ensemble avec les autres communautés juives et tutsi ;

- mettre fin à la séparation (artificielle et encouragée par l’IDC) entre les tutsi de différents pays en ce qui concerne les célébrations relatives eu génocide des tutsi ; encourager plutôt les initiatives communes ;

- combattre pacifiquement l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie ;

- la promotion de la culture pastorale des Tutsi ; la mise en exergue des nombreux points de convergence entre cette culture et la Tradition juive ;

- la promotion des règles alimentaires de nos ancêtres, en montrant les points de convergence avec la cacheroute juive actuelle (e.a. rétablir , de manière absolue,  l’interdiction du porc dans notre alimentation et des fruits de mer considérés comme impurs par nos ancêtres);

- abandonner les rites chrétiens parce qu’elles encouragent la promotion de la démocratie ethniste hutue, contraire à la démocratie libérale des idées et parce que ces rites sont en flagrante contradiction avec notre culture (par ex. le culte des « saints » et de la « vierge » Marie);

- étudier la torah , connue parmi les nations sous la dénomination d’« ancien testament », qui est conforme à notre Loi des Anciens, ainsi que l’hébreu, ce qui facilitera la communication avec les autres communautés juives et kushites;

- promouvoir la communication de notre culture pastorale aux autres communautés juives, en leur montrant les nombreux points de convergence avec la Tradition juive ;

- promouvoir l’identité juive des tutsi ; promouvoir l’identité tutsi des juifs ;

- renforcer continuellement les liens avec les autres communautés juives et kushites;

- soutenir l’établissement d’Israël et de Kushi/Tutsi sur la terre de leurs ancêtres ;

- travailler sur des projets communs en matière d’éducation, d’eau et d’écologie.